mercredi, septembre 30

La méditation sur le Vide














Un état absolu de quiétude mentale, accompagnée d’énergie et d’un pouvoir pénétrant d’analyse, d’un mental clair et investigateur sont les conditions indispensables ; comme les échelons inférieurs d’une échelle, ils sont absolument nécessaires pour parvenir plus haut.

Mais dans le procédé de méditation sur ce stade de tranquillité mentale (Shi-nay), en concentrant l’esprit, soit sur des formes, soit en pratiquant la méditation sans formes, l’esprit doit premièrement se pénétrer de compassion, remettant entièrement le résultat de ses efforts en l’Universelle Bonté.

Secondement, le but de ses aspirations doit être parfaitement clair et défini en s’élevant dans les régions de la pensée transcendantale.

Finalement, il faut prier mentalement et désirer bénir tous les autres d’une manière si sincère que cet acte mental aussi s’élève dans la pensée pure. Ceci, je crois, est le plus élevé de tous les Sentiers.

Comme le simple nom d’un aliment ne peut satisfaire l’appétit d’une personne affamée et qu’elle doit, pour être satisfaite, goûter à cette nourriture, ainsi un homme qui désire s’initier à la doctrine du Vide doit méditer sur elle en la réalisant, et non pas simplement en apprenant sa définition.

De plus, pour atteindre la connaissance de l’état de supra-conscience (Lhag-Tong), l’on doit pratiquer et s’habituer à un entrainement de la répétition des pratiques ci-dessus.

En conclusion, l’habitude de la contemplation du Vide, de l’Equilibre, de l’Indescriptible et de l’Inconnaissable constitue les quatre différents stades des quatre degrés de l’Initiation conduisant au But Ultime.

Milarepa (Vie de Jetsun Milarepa Ed. Adrien Maisonneuve)


lundi, septembre 7

Le temps et l'Eternité














( Extraits de la Philosophie éternelle – Aldous Huxley)



L’Univers est une succession perpétuelle d’événements ; mais son fondement d’après la Philosophia Perennis est le présent, vide de temps, de l’Esprit Divin.

« Puisque Dieu a toujours un état éternel et présent, Sa connaissance qui surpasse les notions du temps, reste dans la simplicité de Sa Présence et, embrassant l’infini de ce qui est passé et à venir, considère toutes choses comme si elles étaient en train d’être accomplies (Boece) »

Le moment présent est la seule ouverture par laquelle l’âme puisse quitter le temps pour passer dans l’éternité, par laquelle la grâce puisse quitter l’éternité pour passer dans l’âme.
Voilà pourquoi le soufi, et avec lui, tous les autres interprètes pratiquants de la Philosophia Perennis sont, ou tâchent d’être dans le temps présent.

« Le passé et l’avenir voilent Dieu à notre vue ;
Consume les tous les deux avec le fer.
Combien de temps seras-tu cloisonné par ces segments, comme un roseau ?
Tant qu’un roseau est cloisonné, il ne reçoit pas de secrets,
Et n’est pas sonore en réponse à la lèvre et au souffle. »
Djalal-eddine Roumi

« Le temps est ce qui empêche la lumière de nous parvenir. Il n’y a pas de plus grand obstacle à l’encontre de Dieu que le temps. Et non seulement le temps, mais les choses temporelles, non seulement les choses temporelles, mais les affections temporelles ; non seulement les affections temporelles, mais la teinte et l’odeur même du temps. » (Maitre Eckhart)



jeudi, septembre 3

La présence attentive



Subhuti demanda :
- comment le pratiquant, pour aider tous les êtres à atteindre l’illumination, peut-il s’éveiller à la sagesse parfaite et complète ?

- Cet éveil des plus subtils se produit quand il y a présence attentive d’instant en instant. Par la présence attentive s’opère une harmonisation avec les voies par lesquelles les choses se manifestent, par exemple, la forme et la conscience.
Le pratiquant s’éveille à la parfaite sagesse en se libérant sereinement des obsessions — habitudes, mettre des noms sur les choses, expériences sensorielles, sentiments personnels — et de la crainte de la mort avec tout le désespoir qui l’accompagne.

Libre témoin de l’apparition de tout ce qui se manifeste et de son fonctionnement interdépendant, le pratiquant qui ne prend pas cette manifestation pour la réalité définitive évite deux erreurs fondamentales : présupposer que ce monde relatif s’enracine dans quelque fondation solide que ce soit, et l’erreur contraire, imaginer que les formes que nous voyons se manifester sont de pures illusions dénuées d’implications physiques et morales bien précises pour chaque courant de conscience particulier.

Prajnaparamita


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